Joyeux bordel

Je t'ai vu aujourd'hui.

La première fois était difficile. Iréelle. Mais il me fallait te voir, il fallait que ça me fasse mal. Plus mal que lorsque j'ai appris, lorsque j'ai compris.

Je crois justement que je n'avais rien compris. C'est aujourd'hui que cela s'est produit.
Pourtant aujourd'hui ressemblait tellement aux fois précédentes. C'est vrai que tu dormais quand je suis arrivé, mais plus tard tu t'es réveillé. Et lorsque je suis entré à nouveau dans la chambre tu étais assis, les yeux ouverts. Le regard flou, impuissant. Un regard à rendre jalouse la tristesse des murs. Ce regard là m'a profondément ému, révolté, pulvérisé, il m'a poignardé. J'ai pris conscience du chemin parcouru, et de celui qui t'attendait. Je serai là, nous serons là pour le parcourir.

Je ne saurais en écrire d'avantage, pas maintenant en tout cas.

Je pense à toi, tu habilles mes nuits de craintes et d'espoirs mêlés.

Antoine